Bienvenue sur le blog de Soif de lire

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vendredi 17 décembre 2010

Une rencontre étonnante pour commencer l'année 2011 !!!!!

A l'occasion de la sortie de "Little big bang",

Benny Barbash sera l'invité de Soif de Lire

le jeudi 13 janvier 2011

Un peu d’obésité chez un honnête homme israélien est loin d’être une disgrâce. Sauf s’il décide de maigrir à tout prix. Malgré les moqueries affectueuses de son entourage, notre homme multiplie en vain les régimes. Une diététicienne de renom lui recommande le tout olive. Il finit par avaler un noyau qui se fiche dans l’épigastre. Et voilà qu’un beau jour quelque chose bourgeonne de son oreille gauche, une pousse d’olivier, phénomène qui sera à l’origine d’un véritable big-bang local…
Du petit incident de santé pour le moins inaccoutumé d’un citoyen ordinaire, bientôt amplifié jusqu’à devenir un fait-divers emblématique d’audience nationale et même internationale, l’auteur tire un conte moral d’une redoutable efficacité dont la portée ne saurait nous échapper à l’heure des négociations pour l’indépendance des territoires palestiniens et du retrait conséquent des colonies illégales.
Simple drame ménager au départ, l'olivier qui dépasse de l'oreille du père de famille attire l’attention et les commentaires d’une épouse flegmatique, d’une grand-mère poule typique, d’un grand-père astrophysicien qui ramène drôlement chaque fait de ce coin de terre à la démesure cosmique.
Partant du principe qu’une bonne fable est une manière de prendre l’actualité au pied de la lettre, Benny Barbash semble évoquer dans ce roman certaine déclaration de colons intégristes interdisant de prendre part « à toute action qui viserait à déraciner les Juifs de n’importe quelle partie de notre terre sacrée ». L'auteur insiste sur les pesanteurs politiques et idéologiques de la société israélienne, à la fois ouverte à la modernité et bloquée dans son déni des droits du peuple palestinien à disposer d’un territoire souverain.
Le mythe de l’olivier symbiotique trouve un terrain à réflexion particulièrement fertile !

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3 soeurs, 3 destins, un très beau roman ...


"Les soeurs Brelan" de François Vallejo

Trois soeurs, que l’on suit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la destruction du Mur de Berlin. Chacune, à tour de rôle, prendra en charge les deux autres, jusqu’à leur majorité, en dépit du conseil familial qui ne souhaite qu’une chose : la nomination d’un tuteur afin de mieux les dépouiller. Mais c’est sans compter la flamboyante Grand-Mère Madeleine – aimant voitures et histoires d’amour –, qui met tout le monde dans sa poche grâce, en particulier, à son rire, symbole de la vie même, qui les soutient ingénument et impétueusement dans leur révolte et leur désir d'indépendance. Ce "brelan de dames" constitue une entité propre, apte à résister contre les événements les plus éprouvants.

Ce livre se présente en trois parties, une partie par sœur, dans l'ordre de naissance, s'attardant tour à tour à nous présenter l'accès de chacune à une autonomie relative. Marthe, l'aînée, tout juste majeure au moment du décès de son père endosse le rôle de tuteur légal. Elle s'illustre par un trait de caractère qui ne la quittera plus : l'esprit de sacrifice. Sabine, la puînée, se caractérise par un violent désir de reconnaissance, qui l'entraînera naturellement sur la pente de la réussite financière et du capitalisme décomplexé. Quant à Judith, la benjamine, elle sera contrainte de frapper très fort pour se débarrasser de son statut de « petite dernière » : radicalisme politique, marginalité extrème ...

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mardi 7 décembre 2010

Un chantier, c'est tout un monde ....


"Naissance d'un pont" de Maylis de Kerangal (prix Medicis 2010)

"Naissance d'un pont" raconte par le détail la construction folle d’un pont titnesque né de la mégalomanie des hommes : deux piliers hauts de deux cent cinquante mètres, un tablier suspendu de mille neuf cents mètres de long. Il doit porter douze voies d’autoroute, est constitué de milliers de tonnes de béton et de métal soudé et boulonné, et de kilomètres de câbles (trois fois le tour de la Terre au niveau de l’équateur).
Venus des quatre coins de la planète, de Chine, des hommes et des femmes font converger leurs solitudes pour travailler à la construction de celui-ci, dans la ville de Coca, encore timide mais décidée à devenir tentaculaire.
Maylis de Kerangal nous offre ouvrage ambitieux écrit dans une langue puissante : un espace géant, celui de la langue, une forêt bruissante de mots, un enchevêtrement luxuriant de phrases. Naissance d'un pont se révèle être un véritable ouvrage d'art... littéraire !!!!

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dimanche 21 novembre 2010

En décembre : Contes en musique !

Le Pélican Musicien présentera
ses contes musicaux pour petits et grands

les mercredis 1er, 8 et 15 décembre à 14h30

le samedi 4 décembre à 11h00


samedi 20 novembre 2010

Une lecture très originale ....


"Que font les rennes après Noël ?" d'Olivia Rosenthal

Deux récits se croisent : celui d'une fillette qui grandit, enfant dominée par sa mère et attachée à la cellule familiale, adolescente vulnérable, épouse do­cile puis finalement émancipée et celui de professionnels - dresseur de loups, boucher, gardien de zoo, soigneur - décrivant leur relation avec le monde animal, derrière les cages, dans les abattoirs ou les laboratoires. Peu à peu, êtres humains et animaux se croisent et se répondent. Olivia Rosenthal tisse avec précaution le lien entre eux, la pseudo-liberté de l'un et la soumission de l'autre.

Beaucoup d'humour, beaucoup de poésie aussi dans ce roman qui raconte nos illusions, notre faiblesse humaine, notre désir de domination, la sauvagerie animale que nous cachons au fond de nous.


jeudi 18 novembre 2010

Encore une très bonne BD


"Trop n'est pas assez" de Ulli Lust

Eté 1984 : deux jeunes "punkettes" autrichiennes de dix-sept ans, Ulli et Edi décident sur un coup de tête de partir passer quelques semaines en Italie, sans papiers d’identité, avec pour seul bagage leurs sacs de couchage et les vêtements qu’elles ont sur le dos. Leur voyage durera deux mois, et les mènera de Vienne à Vérone, en passant par Rome et Naples pour terminer en Sicile...

Trop n’est pas assez est le récit autobiographique de cette aventure, à travers les quelques bonnes rencontres et les très nombreuses galères de Ulli et Edi. Après un départ presque bucolique à travers les Alpes, leur parcours se transforme progressivement en cauchemar : les deux femmes sont confrontées à une constante violence sexuelle, des macs italiens jusqu’aux mafiosi siciliens. Elles continueront leur voyage jusqu’au bout, envers et contre tout.

Ulli Lust raconte ce trip initiatique sur le mode de la tragi-comédie, sans aucune complaisance, avec beaucoup de retenue et une bonne dose d’humour. Publié en octobre 2009 en Allemagne, Trop n’est pas assez a connu un énorme succès critique depuis sa parution.


dimanche 14 novembre 2010

Un délice noir, noir, noir ....


"La position du tireur couché" Manchette-Tardi

Martin Terrier était pauvre, esseulé, bête et méchant, mais pour changer tout ça, il avait un plan de vie beau comme une ligne droite.Après avoir pratiqué dix ans le métier d’assassin, fait sa pelote et appris les bonnes manières, il allait rentrer au pays retrouver sa promise et faire des ronds dans l’eau... Mais pour se baigner deux fois dans le même fleuve, il faut que beaucoup de sang passe sous les ponts...

Tardi nous revient avec l’adaptation d’un roman noir de Jean-Patrick Manchette. Manchette, c’est le néo-polar à la française des années 70 et 80. Social et politique. Ça parle de l’époque. C’est froid, très efficace. Tardi l'adapte et c'est un événement ! Sans doute une de ses adaptations les plus ambitieuses !

Un régal !!!!


mercredi 10 novembre 2010

Contes gourmands pour les petits et les grands !

Anne Hengy, conteuse, vous régalera de ses contes gourmands :

«Histoires gourmandes!»

Mercredi 17 novembre à 16 h 30, tout public à partir de 5 ans

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«Le coup de foudre amoureux…et la déconfiture !»

Jeudi 18 novembre à 18 h 30, adultes et ados à partir de 14 ans


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dimanche 7 novembre 2010

' Ta mère de Bernardo Carvalho (éditions Métailié, 2010)


Ecrivain brésilien, Bernardo Carvalho a écrit un roman russe, viscéralement et organiquement russe !

Trois jeunes gens et leurs mères, des pères absents et des fils égarés : un conscrit en proie aux mauvais traitements de l'armée russe, un jeune Tchétchène à la recherche de sa mère, un voyou de bonne famille. Puis la rencontre d'une âme soeur, une chimère. Une poignée de femmes essaient de sauver leurs fils de la guerre, de la solitude et du crime. Le tout à Saint-Pétersbourg, à la veille du tricentenaire de la ville, sur fond de guerre de Tchétchénie.

L'auteur a voulu réhabiliter le rôle des mères en temps de guerre. Les véritables héros de son histoire ne sont donc pas les combattants russes ou indépendantistes, qu'on glorifie d'un côté comme de l'autre, mais les mères. Toujours prêtes à se sacrifier pour un enfant, ou un petit-enfant. C'est dans les situations les plus extrêmes qu'elles révèlent leur force doublée d'une abnégation sans borne. Des mères qui cachent les enfants, gardent les secrets, négocient elles-mêmes avec les terroristes au prix de tous les dangers.

« Les mères ont plus à voir avec la guerre qu’elles ne l’imaginent. Au contraire de ce que tous pensent. Plus que les autres, les mères ont horreur de perdre (…). Tout le monde a une mère, même la pire canaille, le pire bourreau. Mais c’est tout de même une sorte de fanatisme », déclare l’un des personnages.

Un magnifique roman !!!!



mercredi 3 novembre 2010

L'Histoire contée sans fard ....


"Le Wagon" d'Arnaud Rykner

En juillet 1944, au lendemain du Débarquement, 2166 hommes s'entassent dans l'un des derniers convois vers Dachau : 3 jours en enfer racontés heure après heure par un jeune homme de 22 ans.

Quelques mots de l’auteur :

« Tout ce qui est raconté ici est vrai. Tout ce qui est inventé ici est vrai aussi. Bien au-dessous de la réalité. Ce n’est pas une fiction. J’ai dit qu’un historien avait enquêté, reconstitué, interrogé, avec rigueur et précision, des gens du train et hors du train. J’ai lu tout cela, pour ne pas mentir. J’ai lu tout ce que je pouvais, pour ne pas tricher. Ne pas faire le malin. Le moins possible. Mais même en sachant ce que je savais, en lisant ce que j’avais lu, je ne pouvais que mentir. L’inimaginable doit être imaginé. Là où aucune image ne peut se former, il faut former une image. Une image injuste. Alors tout ce qui est raconté est faux. Ce n’est pas un livre d’Histoire. L’Histoire est bien pire. Irréelle. Ceci est un roman. »

mercredi 27 octobre 2010

Rendez-vous avec le naufrage. ...


"En un monde parfait" de Laura Kasischke

Jiselle, hôtesse de l'air vient d'épouser Mark, pilote de ligne, veuf et père de trois enfants. Elle les élèvera en se sacrifiant tandis que son mari, éternel fugueur, s'absente de plus en plus souvent. C'est l'histoire d'une femme désemparée, abandonnée, dans une Amérique qui tremble dans ses fondations même, menacée par une mystérieuse épidémie...

Laura Kasischke nous plonge dans les désordres affectifs de la middle class américaine, pour dévoiler toutes sortes de fêlures derrière les belles vitrines de l'harmonie et de la réussite.

Le monde que décrit Laura Kasischke est glaçant, captivant, émouvant ...

Un roman qu'on ne peut lacher qu'une fois terminé ...

dimanche 24 octobre 2010

Duong Thu Huong nous émerveille à nouveau ...


"Roman sans titre" de Duong Thu Huong (à paraître le 4 novembre 2010)

Premier des romans de Duong Thu Huong à avoir été interdit de publication au Viêtnam, "Roman sans titre" met en scène la dérive hallucinée d’un combattant au cœur de la guerre contre les Américains.
Quân, capitaine d’une unité de combat, est envoyé dans la lointaine zone K par Luong, son supérieur, pour retrouver Biên, en passe de sombrer dans la folie. Les trois hommes sont amis depuis l’enfance ; originaires du même village, ils se sont enrôlés le même jour, transportés par leur exaltation patriotique et guerrière. En traversant la jungle et les vallées sinistrées par les bombardements, Quân prend la mesure du fossé qui s’est creusé entre eux. Au fil de son angoissant périple, alors qu’affluent les images de sa vie heureuse et à jamais disparue de jeune homme pressé de défendre son idéal, Quân découvre également l’ampleur des destructions subies par son pays. Le rêve d’un nouveau Viêtnam s’est perdu dans des slogans qui résonnent de manière de plus en plus absurde à ses oreilles.
Plongeant au cœur des ténèbres avec une force lumineuse, Duong Thu Huong dénonce, dans ce roman qui tient une place centrale dans son œuvre, la vanité de la guerre et le cynisme de ses instigateurs.


lundi 18 octobre 2010

Rdoutable plongée dans les milieux financiers


"La fortune de Sila" de Fabrice Humbert

Destins croisés dans ce captivant roman : Sila, jeune africain émigré serveur dans un grand restaurant, Mark Ruffle, américain, investisseur en immobilier, Simon Judal, français, chercheur dans un labo de mathématiques et Lev Kratchenko, oligarche russe propriétaire de puits de pétrole.
Leur seul point commun : avoir été témoin de l'agression de Sila et évoluer dans un monde dominé par le culte de l'argent. De la Russie d'Eltsine aux palmiers de Miami, en passant par la City, ce roman porte un regard manichéen sur les méfaits d’une mondialisation exacerbée et nous emporte dans un monde d'ambition, de cynisme, de corruption, de violence et d'intolérance.

Un roman cruel, réaliste, très actuel et très réussi ....

vendredi 15 octobre 2010

Rencontre avec Jean-Marie Blas de Roblès

Rencontre avec Jean-Marie Blas de Roblès
le samedi 30 octobre à 16 heures





La montagne de minuit (éditions Zulma, 2010)

Au coeur de ce roman d'initiation, un personnage hors du commun : Bastien, gardien d'un collège de jésuites et secrètement passionné par tout ce qui concerne le Tibet et le lamaïsme. Tenu à l'écart de son voisinage pour d'obscurs motifs, le vieil homme vit plus solitaire qu'un moine bouddhiste. L'aventure commence à Lyon, par la rencontre entre Bastien et Rose, sa nouvelle voisine. Cette dernière se fascine pour l'étrange personnage et très vite s'attache à lui au point de lui permettre d'accomplir le rêve de sa vie : un voyage à Lhassa, occasion de somptueuses descriptions depuis les terrasses du Potala.
Orientaliste rompu aux plus savantes jongleries de l'imaginaire, Jean-Marie Blas de Roblès nous embarque à la découverte de nos plus troubles fascinations, quand occultisme et quête mystique flirtent dangereusement avec la bête immonde. Vérités et mensonges, fautes et rédemption s'enlacent et se provoquent dans ce fascinant roman.




Là où les tigres sont chez eux (éditions Zulma, Prix Medicis 2008)

Se plonger dans ce récit touffu revient à partir pour une longue exploration au coeur du Brésil, dans les méandres d’un univers romanesque dense et érudit, plein de fausses pistes, de surprises, de trésors.




Je ne peux que vous conseiller de découvrir le site de Jean-Marie Blas de Roblès :
www.blasderobles.com/


mercredi 6 octobre 2010

Philip Roth : encore un livre qui écorche !


"Indignation" de Philip Roth

1951 : le narrateur, le jeune Marcus Messner, fils d'un boucher casher fait ses études à Robert Treat, une petite université de Newark : une scolarité qui s'annonce tranquille. Mais les relations de Marcus avec son père deviennent intolérables. Celui-ci le surveille sans cesse, craint pour sa vie à tout moment - une attitude qui paraît stupide mais qui se révélera pourtant prémonitoire. Marcus décide donc de partir et s'inscrit à l'université de Wineburg, Ohio...

Deux sujets vont déterminer le destin, tragique, de Marcus : ses premières amours avec Olivia -jeune femme libérée et énigmatique- et son indignation face au conservatisme de l'université qu'il fréquente. En arrière-plan, la guerre de Corée qui n'attend qu'un de ses faux pas pour le dévorer...

D'évènements infortunés en plaisirs ambigus, Roth n'épargne rien à son lecteur et s'en donne à coeur joie !

samedi 2 octobre 2010

vendredi 15 octobre à 18h : lecture !!!!!

Vendredi 15 octobre à 18h


Venez rencontrer Stephan Oliveau : quelques extraits de

"Promesse sur l'oreiller et autres récits"

y seront lus par son ami, le comédien
Frédéric Solunto.


Stéphan Oliveau est né en 1962 quelque part sur la côte atlantique, entre mer et marais. Il promène son hasard au gré de ses envies ; un doigt de musique, un nuage de chansons, un rien de théâtre… Et puis, c’est l’écriture. Toi le frère, un premier roman paraît en 2008 et rencontre le succès plutôt confidentiel réservé aux ouvrages auto publiés. Qu’à cela ne tienne, Stéphan Oliveau récidive en 2010 à travers la publication de Promesse sur l’oreiller et autres récits, recueil de neuf nouvelles, tournant toutes le dos au passé plus ou moins énigmatique des personnages qu’elles mettent en lumière.

Préoccupations autobiographiques, distorsion de vécus ou tout simplement de belles histoires sorties tout droit de l’esprit vagabond d’un auteur facétieux ?

Stéphan Oliveau le sait-il lui-même…


mercredi 29 septembre 2010

L'apocalypse selon Laurent Gaudé...


"Ouragan" de Laurent Gaudé

L'ouragan Katrina frappe la Nouvelle Orléans. Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir fuir la menace. Les laissés pour compte de la société vivront le déchaînement des forces de la nature de plein fouet. Dans une ville devenue chaotique et vidée de son sens, Laurent Gaudé suit l'errance d'une dizaine de personnages , dont les voix montent individuellement pour former un long cri de désespoir.
Un roman qui va crescendo à mesure que la violence de Katrina se déchaine et que les dangers s'abattent sur ceux qui n'ont pu partir et dont le destin semble inéluctable.

Difficile de ne pas s'attacher à Joséphine Linc Steelson "négresse depuis presque 100 ans", à Keanu qui fuit son passé sur les plateformes pétrolières ou aux prisonniers évadés devenus les "rois de la ville" ....


dimanche 26 septembre 2010

Rosa Candia : émotion et grâce !


"Rosa Candida" d'Audur Ava Ollafsdottir (traduit de l'islandais)

Rosa Candida est le nom de la rose que Arnjoltur veut aller planter et soigner dans le monastère d'un pays perdu. Quand il quitte sa maison, son père et son jeune frère autiste, Arnjoltur n'a aucune idée de ce qu'est le monde ; il a l'ignorance et l'ingénuité de sa jeunesse et rien ni personne ne saurait le dévier sa route, car il y a ce jardin au bout de la quête.
Avec la tendresse extrême de ses mots choisis, l'auteure nous donne à suivre un Candide des temps modernes qui, en allant sauver un jardin, va se découvrir et découvrir les autres.

Un road movie initiatique où l'émotion et la grâce se disputent les premiers rôles.

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vendredi 24 septembre 2010

Quelques nouveaux conseils de lecture ....


"L'affabulateur" de Jakob Wassermann (parution le 7 octobre 2010)

Ernest est "l'affabulateur", un jeune homme doté d'une imagination débordante et d'un talent de conteur. Il charme les foules, enivrant hommes, femmes et enfants de ses récits.
Ce don parvient aux oreilles de son oncle, evêque de Wurtzbourg, qui lui aussi se laissera charmé par le délicieux damoiseau.
Mais nous sommes au moyen-âge, le conformisme règne, les préjugés et le fanatisme dominent. Dans ce monde de noirceur, de peur et de méfiance, l'insouciance, la joie de vivre et la naïveté d'Ernest ne seraient-ils pas l'oeuvre du démon ?

L'affabulateur commence comme un joli conte pour se terminer en réquisitoire contre l'intolérance religieuse et le pouvoir du clergé.
Ernest, qui a vécu une enfance solitaire, connaît la nature mais va découvrir la nature humaine. Son insouciance et sa légèreté vont provoquer la colère et la peur des puissants dont le pouvoir pourrait bien être mis à mal par cette poésie et cette liberté. Un texte lucide et engagé

Merci à la dernière goutte de nous avoir déniché ce récit inédit de Jakob Wassermann.




"Purge" de Sofi Oksanen

C'est une histoire lourde de tragédies que l'on découvre : celle de la fragile Estonie, une nation occupée par les armées allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, puis soumise à la férule communiste, jusqu'au début des années 1990.

Cette histoire d'une Estonie longtemps opprimée, Sofi Oksanen la raconte à travers le destin de deux femmes ; l'une a été victime quand l'autre a été bourreau.

Zara fuit un homme et son horrible réseau de trafic de femmes. Aliide fuit son passé de trahison.Entre ces deux femmes, naufragées de la vie, une amitié va se nouer, et leurs confessions croisées sont tout à la fois un réquisitoire contre la barbarie et une "purge" libératrice.

Inquiétant, dérangeant, captivant ....


mardi 14 septembre 2010

Soif de lire participera aux Bibliothèques Idéales ....





Mercredi 22 septembre à 18h30

Velibor Čolić et Marcel Jouannaud
Lectures et musique (accordéon)


Velibor Čolić est né en 1954 en Bosnie, dans une ville qui aujourd'hui n'existe plus. Enrôlé dans l’armée bosniaque, il déserte dès mai 1992, est fait prisonnier mais s’échappe et se réfugie en France au mois d’août de la même année. Accueilli à Strasbourg par le Parlement des écrivains pour une résidence d’un an, l’écrivain y reste quelques temps, travaillera comme pigiste pour les DNA puis part s’installer en Bretagne où il vit désormais. Après plusieurs ouvrages en serbo-croate, traduits en français par Mireille Robin, Archanges (roman a capella) (Gaïa éditions, 2008) et Jésus et Tito ( Gaïa éditions, 2010) sont ses premiers ouvrages écrits en français.
Marcel Jouannaud est né en 1960 à Dijon. Il étudie l'accordéon de 1965 à 1975. On raconte qu'alors qu'une brillante carrière s'ouvre devant lui, il succombe à une sirène de Rhénanie qui le détournera de sa voie initiale au profit d'innombrables expériences fulgurantes et sans suite. En 2007, il retrouve l'accordéon et s'y consacre entièrement depuis.




Vendredi 24 septembre à 19h30

Apérothérapie de couple pour auteur et éditeur en mal d'affection avec
Dominique Bordes, fondateur des éditions Monsieur Toussaint Louverture et Julien Campredon, auteur de "Brûlons tous ces punks pour l'amour des Elfes"


La relation auteur-éditeur est l'une des plus complexes… mais il faut le dire aussi, l'une des plus chiantes et conflictuelles. Au début, tout va pour le mieux, auteur et éditeur se caressent et se pincent tandis que le texte les ravit; la maison de l'un est assez grande pour accueillir l'autre, tandis que les phrases du second emplissent de joie le premier… et le miracle arrive : le premier livre. Il est beau, tout le monde en parle et le tripote… puis la routine s'installe, les problèmes d'argents sont là et les deux ne sont pas d'accord : combien doit-on avoir de livres ? faut-il avoir le second aussi vite ? La maison de l'éditeur n'est plus assez grande, car d'autres auteurs viennent y poser leurs bagages, et les sentiments séduisants de l'origine sont désormais ennuyeux. Et c'est le drame ...

Sur le mode des confidences et des anecdotes, un auteur et son éditeur essayent de remonter le fil de leur relation fusionnelle en descendant quelques verres sous l'œil bienveillant d'un médiateur, William Irigoyen -journaliste et chroniqueur littéraire- faisant tout pour les rabibocher.

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mercredi 8 septembre 2010

Un ballet sentimental subtil ...


"La vie est brève et le désir sans fin" de Patrick Lapeyre

Elle est l'unique objet des pensées, des désirs et des tourments du parisien Louis Blériot, traducteur free-lance fauché. Murphy, cadre londonien de la haute finance, l'attend, lui aussi... Elle s'appelle Nora, elle est belle, insouciante, et indécise. Dans la vie de Blériot comme dans celle de Murphy, elle apparaît et disparaît, insaisissable.

Une tragi-comédie teintée de grâce, où l'humour, la douceur, la souffrance et le chagrin alternent.

Une écriture limpide, fluide et délicate qui dépeint aussi parfaitement l'enchantement de l'amour que les affres de l'absence et de l'attente.


mardi 7 septembre 2010

Le souffle et la grâce ...


"Sanctuaires ardents" de Kate Mosby

Depuis l’arrivée de Willard et Vienna Daniels, la petite bourgade de Winsville, en Virginie, est en émoi. Bien étrange personne que Vienna, la jeune épouse de Willard Daniels, jusqu’à son prénom qui intrigue et dérange. L’intense beauté de Vienna, sa déroutante culture, sa passion immodérée pour les arbres suscitent l’admiration des uns, l’effroi des autres, les commentaires de tous. Un jour, Willard s’en va, laissant Vienna élever seule leurs deux enfants, Willa et Elliott, beaux, sauvages, indomptés, pétris de curiosité et de connaissances. Dès lors, les rumeurs enflent. Jalousies et désirs se multiplient, se cristallisent. Puis le destin commence à s’acharner sur les Daniels.

Le style éblouissant, le souffle et la grâce qui traversent cet opus le placent aux côtés des plus grands romans sudistes ; on pense à Faulkner.. Sans oublier l’ironie distillée au fil des pages comme un ultime et élégant pied de nez au drame qui se joue inéluctable.

jeudi 26 août 2010

L'émotion de Fatou Diome ....


"Celles qui attendent" de Fatou Diome

Fatou Diome nous parle de l’émigration sous un angle féminin :

« Arame et Bougna, mères, respectivement, de Lamine et Issa, deux émigrés clandestins. Elles ne comptaient plus leurs printemps, mais chacune était la sentinelle vouée et dévouée à la sauvegarde des siens, le pilier qui devait tenir la demeure sur les galeries creusées par l’absence. Mais comment dépeindre la peine d’une mère qui attend son enfant, sans jamais être certaine de le revoir ?

Coumba et Daba, quant à elles, humaient leurs premières roses : jeunes, belles, elles rêvaient d’un destin autre que celui de leurs aînées du village. Assoiffées d’amour, d’avenir et de modernité, elles s’étaient lancées, sans réserve, sur une piste du bonheur devenue peu à peu leur chemin de croix. Mariées, respectivement à Issa et Lamine, l’Europe est leur plus grande rivale. Esseulées, elles peuvent rester fidèles à leur chambre vide ou succomber à la tentation. Mais la vie n’attend pas les absents, derrière les émigrés, les amours varient, les secrets de famille affleurent ; les petites et grandes trahisons vont alimenter la chronique sociale du village et déterminer la nature des retrouvailles »

Ce livre est un hymne à ces femmes. Fatou Diome nous fait partager leur intimité et leur quotidien fait de grands malheurs et de petits bonheurs . Femmes courageuses, femmes de caractères et « parce qu’elles savent tout de l’attente, elles connaissent le prix de l’amour ».

Une écriture exceptionnelle : « Chantante comme le fleuve Sénégal, véhiculant un phrasé riche comme une belle musique. Musique dont le tempo s’accorde, se modifie selon la vie des îles du Sénégal. Une écriture qui a la force de l’Atlantique en colère pour s’indigner ou dénoncer ».

mercredi 25 août 2010

Un tableau fascinant du nazisme ordinaire ...


"L'insomnie des étoiles" de Marc Dugain

Pourquoi s’intéresser à ce cadavre plutôt qu’à des milliers d’autres, soldats ou civils, qui, chaque jour, pourrissent sur le sol de l’Allemagne envahie d’un côté par les Russes, de l’autre par les Alliés? Parce que celui-ci a été retrouvé, carbonisé, dans une ferme où vivait seule, hagarde, affamée, sauvage, une mystérieuse adolescente.

Le capitaine Louyre doit administrer cette région de l'Allemagne. La mission n'est pas passionnante, alors pourquoi ne pas mener l'enquête sur ce cadavre carbonisé et cette jeune Maria Richter, qui a survénu, on ne sait comment au froid, aux inondations, au dénuement et à l'épuisement .... Avant l'arrivée des français, des policiers ont vidé sa ferme et elle a miraculeusement échappé au viol.

D'autre part, une vieille bâtisse, désertée, qui servait de maison de repos, intrigue Louyre. Comment a t-elle pu être fermée alors que l'Allemagne ne sait plus quoi faire de ses blessés ??? De quoi la mère de Maria y est-elle morte ?

Une plongée dans l'horreur tranquille, dans la barbarie légitimée par la raison d'état et la déraison des hommes ; une rencontre avec des monstres ordinaires ....



samedi 21 août 2010

Une belle plume assortie d'une excellente traduction ...


"Les sortilèges du cap Cod" de Richard Russo (à paraître le 16 septembre)

Professeur dans une université du Connecticut, Jack Griffin est invité au cap Cod avec sa femme Joy, le temps d’un mariage. C’est l’occasion rêvée d’une escapade en amoureux. Mais le week-end, qui s’annonçait enchanteur, se révèle dévastateur. Il sonne le glas du couple, réveille les espoirs déçus, les conflits jamais résolus.

Joy regagne le Connecticut, tandis que Jack part pour Los Angeles. Un an plus tard, le mariage de leur propre fille scelle leurs retrouvailles. Elles sont d’autant plus mouvementées que, cette fois, Jack transporte non seulement les cendres de son père qu’il trimballait depuis un an et demi dans le coffre de sa voiture mais aussi celles de sa mère, décédée six mois plus tôt, et dont l’esprit sarcastique ne le lâche pas une seconde.

Dans Les Sortilèges du cap Cod, Richard Russo déploie subtilement ses thèmes de prédilection, tels que la famille, la transmission ou encore le couple et ses compromis, avec un humour grinçant qui sait faire place à l’émotion pure.


jeudi 19 août 2010

Laissez vous emporter ...


"Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" de Mathias Enard

En mai 1506, Michel-Ange, le grand artiste florentin, est invité à Constantinople par le sultan pour construire un pont qui enjambera la Corne d'Or.
Afin de créer un ouvrage qui "ressemble" à cette cité merveilleuse, Michel-Ange part à la découverte de la ville et de ses habitants ; il est d'une curiosité sans limites quand à leur culture, leur religion, leurs coutumes.

Un voyage merveilleux baigné de couleurs et de parfums.

mercredi 14 juillet 2010

Encore un coup de coeur pour votre rentrée ...



"Où j'ai laissé mon père" de Jérôme Ferrari (à paraître le 18 août)

1957, Alger. Le capitaine André Degorce retrouve le lieutenant Horace Andreani avec lequel il a affronté l'horreur des combats puis de la détention en Indochine. Désormais, les victimes sont devenues bourreaux. Autour de Tahar, figure étonnamment christique de la rébellion, les deux hommes devront trouver les armes pour affronter leurs trahisons intimes.
A travers trois personnages inoubliables, rassemblés dans la douleur par les injonctions de l’Histoire, Jérôme Ferrari, avec une magnifique intransigeance et dans une écriture somptueuse, invite le lecteur à affronter l’intimidante souveraineté de l’épreuve au prix de laquelle se conquiert toute liberté digne de ce nom.

mardi 6 juillet 2010

Un roman époustouflant pour la rentrée


"La huitième vibration" de Carlo Lucarelli (à paraître le 19 août)

Janvier 1896. Un corps expéditionnaire débarque dans la colonie italienne d’Erythrée. Il est composé de recrues de toute la péninsule, avec leurs histoires, leurs accents, leurs espoirs et leurs mille dialectes: l’anarchiste décidé à porter la sédition, le rêveur d’Afrique qui en mourra, le Major drogué et psychotique, le héros pressé d’affronter le désert, les caporaux cyniques et aussi le brigadier de carabiniers qui s’est engagé pour débusquer parmi les officiers un assassin d’enfants. Sur place, ils vont trouver une population indigène aux langues et aux coutumes bariolées, et des colons entre abrutissement alcoolisé et idéologie du progrès ... Un roman qui foisonne de personnages hauts en couleurs : en suivant leurs petits destins respectifs, Carlo Lucarelli nous fait vivre la grande histoire de la colonisation de l'Erythrée.

Roman d'aventure, roman policier, roman d'amour, roman historique, récit de voyage "La huitième vibration" est tout ça et plus encore!!!

Une écriture riche, précise au service d'un récit magnifique ....

Une lecture plus que vivement recommandée !!!


lundi 28 juin 2010

Une facétie à l'anglaise ...


"Zuleika Dobon - une histoire d'amour à Oxford" de Max Beerbohm (éditions Monsieur Toussaint Louverture)

Les éditions Monsieur Toussaint Louverture proposent, avec ce roman datant de 1911, de redécouvrir l'un des fers de lance du fameux humour anglais.

Attirante, séduisante, fascinante… la jeune Zuleika Dobson l’est sans aucune limite. Prestidigitatrice de renommée mondiale, elle parle comme un écrivain fin de siècle et traîne, en vraie femme fatale, autant de bagages que de prétendants. Lorsqu’elle peut enfin rendre visite à son grand-père, recteur d’Oxford, tous les étudiants tombent inévitablement à ses pieds. Malheureusement pour eux, elle ne pourra aimer qu’un homme totalement imperméable à ses charmes… Si bien que tous décident — par dandysme, par amour ou encore par bêtise —, en une macabre contagion, de mourir pour elle.

Histoire d’amour, de suicide collectif et de régates nautiques, cette fantaisie raffinée, magnifiquement écrite, emporte la rigide Oxford et ses acteurs — jeunes hommes transis d’amour, fantômes en colère, dieux calculateurs et statues inquiètes — dans un tourbillon d’extravagances.

samedi 19 juin 2010

Insolent et irrésistible ....


"La guerre du kippour" de Frédéric Chouraki

Fred Bronstein se laisse ensorceler par Popeline. Elevée dans une bourgade des Landes, cette rousse démoniaque est aussi sensuelle que peu casher. Raison pour laquelle notre héros est décidé à la présenter à ses pratiquants et étouffants parents. Et qu'il choisit, entre toutes, la plus importante des fêtes juives : Yom Kippour - "Petit rappel pour les profanes, athées, goyim ... : étymologiquement "jour duGrand Pardon", jour où les juifs du monde entier jeûnent une pleine journée pour expier leurs péchés de l'année".

Popeline, quant à elle, n'accomplit pas ce pèlerinage spirituel par amour pour lui, encore moins par conviction religieuse, mais pour perdre quelques kilos et parce qu'elle a longtemps rêvé de cette confrontation avec la mère de son cher circoncis. Burlesque, loufoque, voué au désastre, leur amour qui oscille entre orgasmes et engueulades va ici trouver son meilleur terrain de jeu. Coincés entre une "mama juive" et un père très à cheval sur les conventions, nos deux tourtereaux se livrent à des joutes oratoires de haut vol. Et Frédéric Chouraki s'en donne à coeur joie : dialogues ciselés et mordants, valse de bons mots et mauvais esprit, La Guerre du Kippour est un roman gorgé de références cinématographiques et de mystique juive, savamment et férocement insolent.

lundi 14 juin 2010

Un petit strasbourgeois que je vous invite à découvrir ...


"Promesses sur l'oreiller et autres récits" de Stephan Oliveau.

Un homme mourant dans une chambre d'hôpital, un "innocent du village" qui effraie les enfants, un grand amour dont on retrouve l'odeur dans une serviette de bain ... On se laissera emporter par cette série de récits, certains tristes, d'autres nostalgiques mais toujours tendres.
On sent que l'auteur aime ses personnages, peut-être même les connaît-il, mais il tient toujours à garder ses distances, peut-être par pudeur ...

mardi 8 juin 2010

Un engrenage irrésistible ...


"Et qu'advienne le chaos" d'Hadrien Klent

Une découverte scientifique aussi révolutionnaire que la théorie de la relativité, un chercheur misanthrope atteint d'une tumeur qui voudrait être le dernier des hommes, un psychanalyste qui lèche les choses, un tueur à gages, une femme de ménage mexicaine prise au piège de ses yeux, un dentiste qui analyse des mâchoires ... Et un couple improvisé qui, dans ce chaos, va tenter de sauver l'humanité. 'Et qu'advienne le chaos', ce sont toutes ces histoires qui se téléscopent pour former une intrigue dévorante !

Hadrien Klent aligne des chapitres courts, des instantanés, comme autant d'appâts pour le lecteur. Le roman parvient à nous plonger dans une science-fiction débridée. Evoluant sur cet entre-deux délicieux de l'anticipation, qui arrive à rendre crédible la fantaisie la plus délurée, 'Et qu'advienne le chaos' multiplie les personnages pour mieux alimenter la tension qui ne cesse de croître au fil des lignes. Quelques mots suffisent pour dépeindre le désarroi d'un humain perdu sur une planète déserte ou mettre en scène une fin du monde silencieuse et oppressante. Impossible de reprendre son souffle, impossible de ne pas tourner la page. Un premier roman remarquable de maîtrise et d'efficacité.
Vous ne le lâcherez pas ... jusqu'à la dernière ligne !

Chronique douce-amère de la Mitterrandie


"Voyage présidentiel" de Pierre-Jean Rémy
Ce livre traite de la vieillesse, de la maladie et de la mort. En l'occurrence, celles de François Mitterrand, à peine déguisé derrière la mise en scène de cet ancien président qui s'offre, épuisé et malade, un éprouvant voyage de Beyrouth à Pékin.
Ils sont tous là : amis, flatteurs et autres zélateurs de la Mitterrandie. Une comédie humaine qui amuse bien le narrateur - le président en personne. Mais au fil des kilomètres, les souvenirs affluent : le pays natal, les écrivains, les zones d'ombre, les trahisons politiques et les amours nombreuses du grand séducteur.
Bien sûr, on reconnaîtra facilement Danièle Mitterrand, Pierre Bergé, Michel Charasse, et bien d'autres... mais c'est bien ce testament politique et poétique d'un homme du XXe siècle qui touchera le lecteur.

dimanche 30 mai 2010

Chronique douce amère en Yougoslavie


"Jésus et Tito" de Velibor Colic

Combat de figures tutélaires, le roman de Velibor Colic est l’histoire d’un enfant tiraillé entre le Dieu de sa mère et le Maréchal paternaliste de son père. Dans ce contexte, composer est une seconde nature et, accessoirement, la qualité essentielle pour trouver sa place dans un pays de compromis religieux. Il y a matière à rire et à rêver sur une terre où les coutumes se poussent du coude sans vraiment se gêner. L’auteur pratique la dérision avec un art consommé du second plan. Pas de nostalgie complaisante, la tendresse y est faussement aveugle, porteuse des drames en germe. Les batailles enfantines annoncent, l’air de rien, les guerres fratricides, les ressentiments, les futures aigreurs. Une très belle chronique qui rend son passé à un pays aujourd'hui disparu, la Yougoslavie des années 1970.

vendredi 21 mai 2010

Rencontre-dédicace avec Guy Delisle le vendredi 4 juin à 19 heures


19 heures :
L'auteur de BD Guy Delisle dédicacera ses albums :
"Shenzhen", "Pyongyang" et "Chroniques birmanes"

19h45 :
Discussion avec Guy Delisle et William Irigoyen (journaliste-chroniqueur)
autour de leurs séjours respectifs à Pyongyang ...



mardi 18 mai 2010

Eros aux fourneaux


"Le cuisinier" de Martin Suter

Réfugié tamoul, Maravan est employé comme homme à tout faire dans la cuisine d'un grand restaurant. Chez lui, grâce à l'initiation de Nanday, son aïeule sri-lankaise, il développe une cuisine "new age", mêlant techniques moléculaires et préparations ayurvédiques, aux étranges vertus aphrodisiaques. Andrea, une serveuse du restaurant, en fait l'expérience. Les deux amants d'un soir vont monter une société de restauration à domicile Love Food qui pimentera les soirées des couples. La petite entreprise prospère jusqu'au jour où le cuisinier découvre qu'un de leurs clients a servi d'intermédiaire pour une vente d'armes au gouvernement sri-lankais qui massacre les siens…
Un roman gastronomique, sensuel, truculent et caustique ...

jeudi 13 mai 2010

A dévorer sans retenue !!!!!


"Les insulaires et autres romans (noirs)" de Pascal Garnier.

Pascal Garnier est décédé le 5 mars dernier, mais il ne faut pas croire pour autant que les éditions Zulma profitent de cette circonstance pour rééditer trois de ses livres publiés il y a dix ans, car cette trilogie était programmée avant la disparition de celui qui restera un grand écrivain, méconnu, et dont les romans exploraient l’univers des petites gens.
Voici trois chefs-d’œuvre d’humour noir aux rebondissements rocambolesques. On y retrouve tout l’univers de Pascal Garnier, à la fois tendre et cruel, habité de personnages dont le quotidien dérape en aventures qu’on trouve, d’ordinaire, à la page des faits divers.
Dans la Place du mort, un homme tranquille se découvre veuf… et trompé. Les Insulaires conte les retrouvailles hasardeuses de deux amants, coupables d’une folie homicide. Et dans Trop près du bord, on s’attache à Éliette, veuve sexagénaire isolée dans sa villa ardéchoise, qui s’acoquine bien malgré elle avec un petit truand frais sorti de prison.
Mais on n’a rien dit de l’art de Pascal Garnier si on oublie l’écriture, étonnamment visuelle, cousue de mots d’esprit et de croquis à main levée : le monde qui nous entoure est le plus mal connu, Garnier nous en restitue le fond humain d’une plume admirable.

lundi 10 mai 2010

Rencontre avec Thierry Aué le jeudi 20 mai à 18h30


Soif de Lire vous invite à rencontrer Thierry Aué,
auteur de «L’homme de trop»
paru en mai aux éditions de «La dernière goutte»
le jeudi 20 mai à 18h30

La conversation avec Thierry Aué sera animée par Sylvia Dubost, journaliste culture pour les magazines Novo, Zut! et Plan-Neuf, ainsi que pour Radio en construction.



Les textes courts de Thierry Aué – des comètes, pour certains, des histoires baroques, étonnantes de rythme, d’humour et de folie douce, pour d’autres – dynamitent l’esprit de sérieux qui fige les hommes dans des rôles et les emmure vivants.
L’auteur cisèle des fragments de destin, projette des individus laconiques dans le grand bazar du monde, la fugacité du temps, la cruauté de la vie, les vertiges de la lucidité. Art du trompe-l’œil, chausse-trappes, jeux de fausses pistes se déploient dans ces contes ambigus qui contiennent un poison mais aussi son remède.

Né à Châteauroux en 1964, Thierry Aué a étudié la composition musicale au Conservatoire national de Marseille et signé plusieurs partitions pour des ensembles internationaux. Pianiste et perfomer, il a travaillé avec Christophe Tarkos et Charles Pennequin. Il se tourne progressivement vers la photographie, domaine dans lequel il a publié plusieurs recueils et participé à des expositions en France, Allemagne, Suisse et Pologne. Il est également l’auteur de deux livres de poésie.





lundi 3 mai 2010

Un nouveau roman qui frappe fort de Nancy Huston


"Infrarouge" de Nancy Huston

Une semaine de vacances à Florence dans la vie de Rena Greenblatt, 45 ans, 2 enfants, 4 maris et d'innombrables amants
Telle est la promesse d'"Infrarouge", dernier roman de Nancy Huston !

Mais ce voyage en Italie vire rapidement au cauchemar touristique. Car dans la capitale toscane, cette photographe n'a pas emmené ses hommes, mais son père Simon et sa belle-mère Ingrid ... Et le séjour florentin vire au calvaire : Simon se fatigue vite et n’a plus la vivacité du brillant neuropsychologue qu’il fut jadis. Ne parlons pas de son ignare épouse, peinant à comprendre que Roma désigne tout simplement Rome ..
Et l’on renoue ici – tous les lecteurs et lectrices de Nancy Huston me comprendront – avec les thématiques chères à l’une de nos meilleures romancières : un féminisme intransigeant qui n'exclut pas le goût des hommes, la famille -berceau de tous les enfers- , le temps qui s’enfuit... Et ce fil rouge qui traverse toute l’œuvre : l’absence de la mère.

De la très jolie littérature indienne ...



"Mes seuls dieux" d'Anjana Appachana

Pathétiques et drôles, pleines de détails au quotidien, parfois féroces dans la description d’un monde et d’une culture idéalisés par les Occidentaux, les nouvelles d’Anjana Appachana nous font découvrir l’Inde contemporaine du point de vue de la femme, à travers les âges de sa vie, depuis l’enfance vulnérable jusqu’aux déceptions et douleurs d’une vie domestique aliénée aux règles et aux traditions hindouistes.

Anjana Appachana nous décrit la société indienne extraordinairement complexe d'aujourd’hui, qui met aux prises plusieurs mondes : l’ancestral système des castes avec ses superstitions, l’intrusion de la modernité occidentale qui commence à menacer les croyances et les pouvoirs locaux, et en mémoire toujours présente, la vieille éducation britannique à la mode brahmane. L'auteure nous invite avec brio et empathie à suivre les chemins difficiles de la libération de la femme indienne. D’une histoire à l’autre, on est pareillement envouté par l’héroïne, fillette ou jeune fille, qui se débat au milieu des drames et des préjugés de la famille et du voisinage ...



jeudi 29 avril 2010

Un subtil thriller social ....


"Orages ordinaires" de William Boyd

Adam Kindred, jeune climatologue désireux de restituer un dossier à son propriétaire médecin, le retrouve poignardé chez lui. Afin d'échapper au tueur qu'il a surpris, et à la police (car tout l'accable) il se crée un refuge au bord de la Tamise et peu à peu se clochardise. Désertant un Londres indifférent au sort de ses marginaux, il se mêle aux bas-fonds de l'East End et à une société interlope plongée dans un enfer moderne. Son enquête inlassable l'amène à démasquer la conspiration de puissantes firmes pharmaceutiques prêtes à commercialiser un traitement contre l'asthme, très lucratif pour elles, mortel pour des milliers d'enfants.

William Boyd s’essaye aujourd'hui au thriller, avec beaucoup de brio. Il raconte la chute et la traque du climatologue Adam Kindred. A mesure qu’Adam avance "en clandestinité", Boyd creuse le fossé des inégalités qui le séparent de certains de ses poursuivants, doublant son polar d’une plongée dans les affres de l’exclusion.
En évoquant l’ultra-puissance des lobbies pharmaceutiques, les inégalités sociales, l’illettrisme ou en filigrane les bouleversements climatiques, William Boyd confronte différents symptômes du mal qui ronge l’Occident, dans une Londres érigée grise et pervertie. Une cité que l’écrivain connaît dans ses sombres recoins, des faubourgs les plus glauques aux quartiers résidentiels défraîchis. Et sous le prétexte de réhabiliter un innocent, William Boyd compose une belle variation sur le thème de l’effacement dans l'étouffement du monde moderne.

lundi 26 avril 2010

Deux très bons récits chez Attila ...


"Requiem pour un paysan espagnol" et "Le gué" de Ramon Sender

Deux récits de la guerre civile espagnole ; deux paraboles étincelantes sur la justice et la culpabilité.

1936. Un vieux prêtre, Mosen Millan, s’apprête à célébrer une messe de requiem pour un jeune homme du village : un jeune républicain qu’il a vu naître et grandir, et qui a été exécuté par les phalangistes… à cause de lui... et malgré lui !

Le récit, très bref et resserré, est organisé selon les souvenirs du prêtre, qui déroule la vie du jeune homme et, à travers lui, d'un village aragonais typique aux débuts de la République espagnole. Les premières actions républicaines se heurtent alors à la puissance des notables locaux, et à l’arrivée d’une troupe de phalangistes soutenant les droits de ces derniers, au besoin par la terreur et par la violence.

Le Requiem est ici suivi d’un texte posthume, totalement inédit en français, encore plus bref et frappant s’il se peut : Le Gué. Une jeune fille est persuadée d’avoir dénoncé aux autorités son beau-frère — dont elle était amoureuse — par dépit et jalousie. Ce souvenir, et ce secret, la hantent quotidiennement...

Et comme d'habitude aux éditions Attila, un ouvrage aussi beau à l'extérieur qu'à l'intérieur : papier de belle qualité et superbes illustrations ....

dimanche 18 avril 2010

Bientôt, un nouvel ovni de la planète "La dernière goutte"


"L'homme de trop" de Thierry Aué

A paraître le 6 mai 2010

Décidément, les éditions de "La dernière goutte" ne se moquent pas de nous. Et une réussite de plus à ajouter à leur catalogue !!!!

N'aimant pas les nouvelles, j'ai commencé sans grand enthousiasme ce recueil. Mais quelle surprise ! A défaut de nouvelles, je parlerai plutôt de textes courts (de quelques lignes à 3 pages) surprenants. Pas d'histoires au sens propre du terme, pas de débuts, ni de fins ; juste quelques réflexions "maso-claustro-parano" sur les choses et le sens de la vie.

Un très joli travail sur la langue : les phrases parfois très longues permettent à l'auteur de belles digressions .... Mais c'est vrai, j'oubliais que "La dernière goutte aime ... ce qui claque, ce qui fuse, ce qui gifle et qui griffe et qui mord" et là, bravo, bonne pioche !!!!

dimanche 11 avril 2010

Un "charmant" roman danois ....


"L'art de pleurer en choeur" de Erling Jepsen

Du haut de ses onze ans, le narrateur ne saisit pas très bien les enjeux du monde des adultes dans la petite bourgade du sud du Jütland où il grandit. Tandis que son père a les "nerfs psychiques", sa mère touche parfois des "primes" de son père lorsque tout s'est bien passé dans la chambre conjugale, sa soeur remonte le moral de son père lorsqu'elle dort avec lui sur le canapé ...
Il a remarqué que le chiffre d’affaires de l’épicerie de son père augmentait après chacune des prestations de ce dernier… lors des enterrements : cet homme a en effet un talent, celui de faire pleurer les plus endurcis grâce à ses oraisons funèbres déchirantes. Le gamin, qui accompagne les envolées lyriques paternelles de ses mimiques affligées, se prend au jeu : la famille est enfin considérée, et l’atmosphère à la maison est plus légère après chaque cérémonie.
De là à susciter l’augmentation du nombre des décès, il n’y a qu’un pas, vite franchi par l’imagination débridée de l’enfant. Et il trouve en sa sœur aînée, Sanne, une complice de choix. Que l’adolescente ne puisse plus supporter de devoir dormir sur le canapé avec son père, qu’elle veuille se venger de lui, il ne le voit pas. Il veut continuer sa vie paisible, élever ses lapins, et préserver à tout prix l’équilibre du foyer.
Jouant du contraste entre l’innocence de l’enfant et la saisissante réalité sociale qu’il dépeint, Erling Jepsen met à jour dans ce roman grinçant et parfaitement maîtrisé les sombres mécanismes d’une société rurale encore repliée sur elle-même dans la fin des années soixante.

jeudi 1 avril 2010

Il n'y a pas que les "nouveautés" dans la vie ...

La preuve :

"La solution esquimau" de Pascal Garnier

Louis, la quarantaine, gentil mais fauché, revendique « la solution esquimau », à savoir liquider les vieux parents inutiles, comme les esquimaux abandonnent leurs vieillards sur un morceau de banquise. Par un altruisme débordant de générosité, Louis assassine sa mère pour commencer, puis les parents de ses amis afin qu’ils puissent hériter. Il est scandaleux à ses yeux que les uns, plutôt aisés, "empêchent" les autres,de vivre à leur guise et profiter de leur jeunesse.

Mais Louis n’est que le héros du roman,d’un écrivain réfugié au bord de la côte normande. un écrivain taciturne et solitaire bientôt rattrapé par une réalité encore plus folle que sa fiction. La confusion entre son quotidien et celui de son personnage devient de plus en plus grande. On peut faire confiance à l'humour noir redoutable de Pascal Garnier pour remettre les pendules à l’heure. Jubilatoire !

jeudi 25 mars 2010

Provocateur, sulfureux, irrévérencieux ... de quoi se régaler ...


"Le nazi et le barbier" d'Edgar Hilsenrath

Terminé à la fin des années 60, "Le nazi et le barbier" n'a guère trouvé d'éditeurs en Allemagne : le grotesque et la dérision n'étaient pas de mise pour parler de l'Holocauste. Il sera publié en 1971 aux Etats Unis.

Le narrateur, Max Schulz, choisit par conviction la voie du nazisme, s'engage dans les SS et devient criminel nazi. A la fin de guerre, il va tranquillement voler l'identité de son ami d'enfance Itzig Finkenstein (mort dans un camp) et devenir plus juif que juif, plus sioniste que sioniste jusqu'à devenir soldat de l'armée d'Israel !!!!

Des situations les plus comiques aux plus tragiques, Edgar Hilsenrath, lui-même juif allemand, accomplit un tour de force salutaire pour nous rappeler que la mémoire est sacrée.

vendredi 19 mars 2010


"Le marchand de passés" de José Eduardo AGUALUSA

A Luanda, à la fin de la guerre révolutionnaire, Félix Ventura, le bouquiniste albinos, exerce une activité étrange : il crée de faux passés qu’il vend aux nouveaux riches. Ses clients sont des entrepreneurs prospères, des hommes politiques, des généraux et la bourgeoisie angolaise naissante, tous ont assuré leur avenir. Il leur faut donc transmettre à leurs enfants un bon passé.
Félix leur construit des généalogies flatteuses, des portraits d’ancêtres, des mémoires brillantes. Il en vit bien, jusqu’à l’arrivée d’un mystérieux étranger à la recherche d’une identité angolaise. Alors, dans un vertige, le passé envahit le présent et tout bascule. La jeune photographe obsédée par la lumière retrouve elle aussi, un passé, de même que le gecko qui rêve sur le mur, tout un réseau irrationnel se met en place et l’impossible arrive.

Satire féroce et pleine d’humour de la société angolaise, ce Marchand de passés est surtout une réflexion sur la construction de la mémoire et ses ambiguïtés.




dimanche 14 mars 2010

Les éditions Galaade nous gâtent avec deux textes courts et bouleversants ...


"En plein coeur de la nuit" d'Irvin Yalom

Irvin Yalom, auteur de best-sellers dans le monde entier, se livre toujours plus dans le magnifique récit d’amitié et la bouleversante méditation sur le silence et la mémoire qu’est En plein cœur de la nuit.








"Hirbat-Hiza" de s. Yizhar


Dans ce récit emblématique, il n’y a pas de phrase qui soit innocente, même si elle paraît s’intéresser à la beauté des terres et au ciel de Palestine. Hirbat-Hiza, écrit en 1949 par S. Yizhar, le plus grand poète en hébreu moderne du paysage palestinien, garde, soixante ans après sa publication, une actualité familière, douloureuse et dérangeante.

« Dans la généalogie de la prise de conscience israélienne, la nouvelle de Yizhar occupe une niche bien à elle. Le récit n’a jamais été aussi clairement exposé. Bien qu’on ait tenté de discréditer l’auteur, même de le stigmatiser comme traître, l’histoire a su trouver tout un réseau secret dans les esprits et les coeurs – pas, bien sûr, ceux de la soi-disant majorité, mais ceux des personnes situées aux franges les plus intéressantes de la culture israélienne. Il y a un lien direct entre Hirbat-Hiza et les mouvements pacifistes d’aujourd’hui, constitués d’êtres humains ordinaires qui refusent, quelles que soient les circonstances, de prêter la main à l’injustice. » – David Shulman