Bienvenue sur le blog de Soif de lire

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dimanche 31 janvier 2010

Long week end de joyce Maynard

Long week end de Joyce Maynard

A 13 ans, Henry ne sort qu'une fois par mois de chez lui, avec sa mère, pour acheter des surgelés et des boîtes de conserve dans la supérette du coin. A la caisse, un taulard évadé les prend discrètement en otages, puis se fait conduire jusqu'à leur maison, où il s'installe pour un « long week-end ». Au huis clos perpétuel que constituait leur existence vitaminée à la soupe Campbell succède une réclusion d'un genre nouveau, excitant et dérangeant pour Henry et sa mère.
Entre deux considérations (faussement) naïves de son narrateur, Joyce Maynard n'hésite pas à faire resurgir ici et là la gravité. La puberté, ce peut bien sûr être léger voire drôle. Abriter un taulard ultra-recherché, aussi. Ce qui l'est moins en revanche : la douleur d'Adele, dont on apprend les fausses couches successives qui ont conduit à la destruction de son mariage. L'épisode meurtrier qui a valu à Franck sa longue condamnation. L'anorexie de la jeune fille qui donnera à Henry son premier baiser. Le sentiment d'exclusion que développe le garçon à force de voir roucouler les deux adultes. Mais surtout : le retour à la réalité, qui mettra fin au conte de fée en forme de huis-clos, entamé par l'irruption du prince taulard.

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jeudi 21 janvier 2010

Encore une perle ....


"Sukkwan Island" de David Vann

Tragique et haletant !

Pour le retrouver après une longue absence, un père emmene son fils dans un île isolée de l'Alaska. Un récit d'aventures mêlé d'inextricables sentiments.

L'emprise rapide de cet roman ne vous laissera aucune échappatoire. À peine l’hydravion a-t-il déposé les deux seuls habitants de cette île glacée, couverte de forêts profondes sur des montagnes escarpées, que l’incontrôlable se met en marche. La tension s’agrippe au récit, ultrasensible dans les aléas d’une installation largement improvisée. Jim, le père, ne fait pas longtemps illusion : son irresponsabilité expose son fils à des conditions de vie bientôt très périlleuses. Mais la survie physique, pour absorbante qu’elle soit, n’est rien en regard de la résistance morale et mentale qui engage totalement l’adolescent dans ce tête-à-tête éprouvant avec son père. Un père saisi de sanglots chaque nuit et fanfaron le jour.

David Vann explore l’intimité père-fils avec la précision douloureuse. Du fils – qui a tôt compris qu’il endosserait le rôle du père, c’est-à-dire celui de l’adulte responsable – on perçoit l’immense solitude, le désespoir croissant de voir s’éloigner celui qui ne sera jamais ni son guide ni son soutien. Du père – absorbé par les remous d’une vie conduite dans l’égoïsme et l’immaturité –, on suit le désarroi moral, l’inexorable dépression. Les espaces grandioses, décrits avec l’amour que nombre d’écrivains américains ont pour leurs paysages naturels, sont paradoxalement le théâtre d’un funeste huis clos.

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jeudi 14 janvier 2010

Mes lectures de la semaine ...


"Droit du sol" de Charles Masson (sélection officielle du 37ème festival international de la BD d'Angoulême)

Au large, un naufrage de clandestins entassés sur un "kwassa", une barque de pêche traditionnelle impuissante face aux éléments. Au cœur, une succession de blessures et de liaisons ratées entre "zoreilles" (Français métropolitains) désabusés et Mahoraises malades de trop espérer.

Découpé en tranches de vie à fortes charges émotives, ce "Droit du sol" de Charles Masson, est un royal pamphlet contre l’oubli dont fait l’objet ce bout de terre visiblement situé quelque part entre les lois de la République, la jungle hormonale et le brouillard des sentiments.


"Sylvia" de Michael Leonards

« J’ai commencé à tenir un journal en 1961 alors que je vivais avec ma petite amie de l’époque dans un immeuble de Greenwich Village. Les murs étaient fins comme du papier à cigarettes et nos voisins entendaient presque tout ce que nous disions, d’autant mieux que la plupart du temps nous hurlions à pleins poumons. [Mais] je ne parlais [...] à personne et tenais un journal intime que je gardais secret. »

Leonard Michaels rencontre Sylvia Bloch en 1960 et l’épouse deux ans après. Leur relation passionnelle se termine tragiquement un soir de 1964. Ce n’est que trente ans plus tard qu’il décide de faire le récit quasi clinique de ce premier mariage. Dans Manhattan alors en plein bouleversement, le couple croise et se mêle à des cohortes de marginaux et d’intellectuels...





"Lily et Braine" de Christian Gailly

Braine rentre de la guerre, sonné, détruit. Il est attendu sur le quai de la gare par sa femme Lily, son fils Louis et son chien Lucie. Peu à peu, il reprend vie et goût à la vie. "Lily et Braine" n'est pas une simple histoire de famille mais une variation musicale autour de l'amour et du désir.
L'écriture, simple en apparence, est en fait très travaillée : coupures, alternances de temps et de narration, à l'image du jazz, passion de l'auteur et de son héros.

dimanche 10 janvier 2010

La rentrée littéraire de janvier

"Le grand loin" de Pascal Garnier

Amateurs(trices) de Pascal Garnier, ne PAS s'abstenir !!!!

Un homme placide et effacé va kidnapper sa fille dans l'asile psychiatrique où elle est enfermée. C'est le début d'un "road movie" pour deux êtres solitaires, enfermés dans leurs psychoses et qui se découvrent ...
Grâce à sa plume grinçante et acérée, Pascal Garnier dépeint avec grâce les êtres "cabossés par la vie".



"Shim Chong, fille vendue" de Hwang Sok-Yong

Nous sommes à la fin du 19ème siècle. En ces temps de disette et de corruption, la traite des enfants est un commerce qui alimente un immense trafic mafieux dans toute l'Asie du Sud-Est. Shim Chong, vendue adolescente, va connaître tous les aléas du négoce sexuel florissant, de la prostitution la plus sordide à la haute courtisanerie des geishas. Le parcours initiatique de la jeune fille s'inscrit de façon magistrale dans une impressionnante saga des métiers de la séduction sur fond de guerre d'opium et de trafic d'armes à ue période charnière où l'Asie s'ouvre aux impérialismes occidentaux.
Une somptueuse fresque romanesque, légèrement teinté d'érotisme ...

Vous pouvez écouter une interview de Hwang Sok-Yong réalisée le 21 janvier par William Irigoyen sur le blog de ce dernier (le poing et la plume).

Et aussi :

"Zola Jackson" de Gilles Leroy








"Underworld USA" de James Ellroy

24 février 1964, 7h16 du matin à Los Angeles. Attaque d'un fourgon blindé de la Wells Fargo. Quatre convoyeurs abattus. Trois braqueurs morts, le quatrième a pris la fuite en emportant seize sacs de billets de banque et quatorze mallettes remplies d'émeraudes. C'est sur ce braquage que s'ouvre "Underworld USA", dernier volet de la trilogie commencée avec "American tabloid" et"American death trip".


Et beaucoup d'autres nouveautés : Claire Castillon, Claude Pujade-Renaud, Franz-Olivier Giesbert, Yasmina Khadra ...

Vous pourrez aussi découvrir quelques BD faisant partie de la sélection officielle du 37ème festival international de la BD d'Angoulême.

http://www.bdangouleme.com

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mercredi 6 janvier 2010

Les premières lectures chinoises de 2010

"Bons baisers de Lenine" de Yan Lianke

"Le village de Benaise n'avait jamais été peuplé que d'aveugles, de boiteux et de sourds-muets. Les infirmes y affluaient du monde extérieur, les gens-complets en partaient. " Arrive alors un nouveau chef de district qui veut racheter aux Russes la momie de Lénine et développer le tourisme communiste local. Au prétexte du slogan de Deng Xiaoping - " Enrichissez-vous " -, il persuade les villageois handicapés de se produire sur scène.

Yan Lianke met en scène l'opposition entre la Chine révolutionnaire d'hier et la Chine capitaliste d'aujourd'hui. Le choix d'une narration longue, de formes très ouvertes et délirantes de récit, laissent une grande liberté d'interprétation.



"La dure loi du karma" de Mo Yan

En 1950, Ximen Nao, notre héros, est déjà mort. Après quelques supplices, il retombe sur terre sous forme d'âne. C'est le début d'un « karma » qui le verra réincarné en boeuf, cochon, chien et singe, toujours dans le même village. Au fil de ses péripéties, il regarde évoluer la communauté paysanne. Selon les époques, on s'affronte, on s'aime, certains perdent tout et d'autres font fortune... soit cinquante ans d'histoire de Chine, du maoïsme aux clinquantes vitrines contemporaines.

Une oeuvre littéraire succulente et gargantuesque ...
Des situations aussi drôles que monstrueuses ...



J'en profite pour vous conseiller l'excellent "Brothers" de Yu Hua (actes sud, 2008)

Yu Hua narre la vie de ces deux demi-frères, Li Guangtou et Song Gang, qui grandissent en même temps que la Chine. Quand s’abat soudain, au beau milieu de leur enfance, la Révolution culturelle, le récit bifurque d’un coup : d’une atmosphère insouciante et piquante, on bascule dans l’horreur. Tout le livre repose sur la faculté de mutation de la plume de Yu Hua, capable d’embrayer sur un rebondissement terrifiant de cruauté après une scène ridicule. Ainsi, chaque passage met l’autre en valeur, et la pureté des sentiments - l’amour des deux frères en premier lieu - paraît encore plus intense.
Des grandes fresques littéraires, Yu Hua conserve la densité, tout en préférant à leur grandiloquence un ton absurde et burlesque. En résulte une oeuvre déroutante, instable, à l’image de la Chine actuelle, qui prend au fil des pages une ampleur saisissante.

dimanche 3 janvier 2010

L'année 2009 en photos ....

"Le pélican musicien" au vernissage de Soif de lire





Fatou Diome ("Inassouvies, nos vies", éd. Flammarion)
Richard Andrieux ("L'homme sans lumière" éd. Héloïse D'Hormesson)
Débat animé par William Irigoyen




Frédéric Pillot, illustrateur

"Histoires de pirates", éd. Milan
Raoul Taffin, pirate, éd. Milan
Raoul Taffin, chasseur de mammouths, éd. Milan
Lulu Vroumette, éd. Magnard
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Juliette Ladeuil pour "Les Fêlées" (éd. Mouck)
Débat animé par William Irigoyen




Lénaïc Eberlin dans la cadre du festival "Couleur contes"




Café culture "La musique dans la ville"




Isabelle Eberhardt et Christophe Sedierta des éditions de "La dernière goutte" présentent
"Un jour ouvrable" de Jacques Sternberg
et
"Adalina" de Sylvio Huonder



Duo Lisma




Après-midi nipponne avec Sandrine Bailly, auteure de "Quatre saisons au japon" (éd. de La Martinière) et "La serre" (éd. du Rouergue)
l'artiste Nikosan et la calligraphe Kar Kawai
Animation William Irigoyen



Denis Saverot ("In vino satanas", éd. Albin Michel) et Olivier Poels nous parlent du vin





Thierry Hesse , auteur de "Démon" (éd. de l'Olivier) avec William Irigoyen