Bienvenue sur le blog de Soif de lire

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jeudi 25 mars 2010

Provocateur, sulfureux, irrévérencieux ... de quoi se régaler ...


"Le nazi et le barbier" d'Edgar Hilsenrath

Terminé à la fin des années 60, "Le nazi et le barbier" n'a guère trouvé d'éditeurs en Allemagne : le grotesque et la dérision n'étaient pas de mise pour parler de l'Holocauste. Il sera publié en 1971 aux Etats Unis.

Le narrateur, Max Schulz, choisit par conviction la voie du nazisme, s'engage dans les SS et devient criminel nazi. A la fin de guerre, il va tranquillement voler l'identité de son ami d'enfance Itzig Finkenstein (mort dans un camp) et devenir plus juif que juif, plus sioniste que sioniste jusqu'à devenir soldat de l'armée d'Israel !!!!

Des situations les plus comiques aux plus tragiques, Edgar Hilsenrath, lui-même juif allemand, accomplit un tour de force salutaire pour nous rappeler que la mémoire est sacrée.

vendredi 19 mars 2010


"Le marchand de passés" de José Eduardo AGUALUSA

A Luanda, à la fin de la guerre révolutionnaire, Félix Ventura, le bouquiniste albinos, exerce une activité étrange : il crée de faux passés qu’il vend aux nouveaux riches. Ses clients sont des entrepreneurs prospères, des hommes politiques, des généraux et la bourgeoisie angolaise naissante, tous ont assuré leur avenir. Il leur faut donc transmettre à leurs enfants un bon passé.
Félix leur construit des généalogies flatteuses, des portraits d’ancêtres, des mémoires brillantes. Il en vit bien, jusqu’à l’arrivée d’un mystérieux étranger à la recherche d’une identité angolaise. Alors, dans un vertige, le passé envahit le présent et tout bascule. La jeune photographe obsédée par la lumière retrouve elle aussi, un passé, de même que le gecko qui rêve sur le mur, tout un réseau irrationnel se met en place et l’impossible arrive.

Satire féroce et pleine d’humour de la société angolaise, ce Marchand de passés est surtout une réflexion sur la construction de la mémoire et ses ambiguïtés.




dimanche 14 mars 2010

Les éditions Galaade nous gâtent avec deux textes courts et bouleversants ...


"En plein coeur de la nuit" d'Irvin Yalom

Irvin Yalom, auteur de best-sellers dans le monde entier, se livre toujours plus dans le magnifique récit d’amitié et la bouleversante méditation sur le silence et la mémoire qu’est En plein cœur de la nuit.








"Hirbat-Hiza" de s. Yizhar


Dans ce récit emblématique, il n’y a pas de phrase qui soit innocente, même si elle paraît s’intéresser à la beauté des terres et au ciel de Palestine. Hirbat-Hiza, écrit en 1949 par S. Yizhar, le plus grand poète en hébreu moderne du paysage palestinien, garde, soixante ans après sa publication, une actualité familière, douloureuse et dérangeante.

« Dans la généalogie de la prise de conscience israélienne, la nouvelle de Yizhar occupe une niche bien à elle. Le récit n’a jamais été aussi clairement exposé. Bien qu’on ait tenté de discréditer l’auteur, même de le stigmatiser comme traître, l’histoire a su trouver tout un réseau secret dans les esprits et les coeurs – pas, bien sûr, ceux de la soi-disant majorité, mais ceux des personnes situées aux franges les plus intéressantes de la culture israélienne. Il y a un lien direct entre Hirbat-Hiza et les mouvements pacifistes d’aujourd’hui, constitués d’êtres humains ordinaires qui refusent, quelles que soient les circonstances, de prêter la main à l’injustice. » – David Shulman

jeudi 11 mars 2010

Une écriture florissante pour un roman étonnant... bref, un vrai coup de coeur !


"La nuit du monde" de Patrick Roegiers

... ou, le jour où Joyce et Proust se sont rencontrés au Ritz.

Vous n'avez jamais réussi à terminer "A la recherche du temps perdu" ? (j'avoue, moi non plus ...)
Vous n'avez jamais rien lu de James Joyce ? (moi non plus, mais c'est prévu ...)

Que cela ne vous empêche surtout pas de DEGUSTER "cette "Nuit du Monde" !!! Dans un foisonnement de détails, Patrick Roegiers écrit, décrit, détaille, ironise et s'amuse ...

Joyce et Proust se sont réellement rencontrés en ce 18 mai 1922 au Ritz, à Paris. Il semble que les deux illustres écrivains ne se soient rien dit, ou presque. Proust et Joyce devaient se rencontrer à nouveau, il ne pouvait en être autrement. Il leur fallait une seconde chance. Grâce à Patrick Roegiers, dans La Nuit du monde, ils parlent. Beaucoup.
La deuxième partie du livre est une variation fantaisiste et légère sur les funérailles de Proust et son entrée au Panthéon.

vendredi 5 mars 2010

A la une cette semaine : un couple de poètes et des nouvelles rwandaises.


"Les femmes du braconnier" de Claude Pujade-Renaud

Cambridge, 1956. Sylvia Plath, poétesse rencontre Ted Hughes, poète. Ils sont beaux et jeunes. Vite ils vivent une passion érotique et créatrice qui les emporte. Mariage, naissances, installation à la campagne. Tout semble leur réussir. Mais l’écriture ne guérit pas Sylvia de ses maux profonds et Ted n’est pas assez solide pour faire face aux angoisses de Sylvia. Leur rencontre avec un autre couple de poètes, Assia et David Wevill, entraînera le lent déclin d’un des couples les plus séduisants de la littérature.

Claude Pujade-Renaud donne la parole aux principaux protagonistes, à l’exception de Ted Hughes, mais aussi aux membres de leur famille, à leurs amis ... Le roman est composé de chapitres courts donnant sa propre version du récit à chaque intervenant.

C’est un roman très bien construit, qui emporte le lecteur : comment ne pas être fasciné par la passion violente qui transporte Sylvia et Ted, leur désir ardent de réussir leur vie de couple et leur vie de poètes, leur échec ?


"L'Iguifou - nouvelles rwandaises" de Scholastique Mukasonga

Ce recueil de nouvelles évoque le génocide rwandais et le sort des déplacés tutsi, à travers les destins de Colomba, Kalisa ou encore Helena, une prostituée qui connaît un destin tragique.

« Iguifou », c’est le ventre insatiable qui tenaille les déplacés tutsi de Nyamata en proie à la famine et conduit Colomba aux portes lumineuses de la mort… Mais à Nyamata, il y a aussi la peur qui accompagne les enfants jusque sur les bancs de l’école et, bien loin du Rwanda, s’attache encore aux pas de l’exilée comme une ombre maléfique… Kalisa, lui, conduit ses fantômes de vaches dans les prairies du souvenir et des regrets, là où autrefois les bergers poètes célébraient la gloire du généreux mammifère… Or, en ces temps de malheur, il n’y avait pas de plus grand malheur pour une jeune fille tutsi que d’être belle, c’est sa beauté qui vouera Héléna à son tragique destin… Après le génocide, ne reste que la quête du deuil impossible, deuil désiré et refusé car c’est auprès des morts qu’il faut puiser la force de survivre.

L’écriture sereine de Scholastique Mukasonga, empreinte de poésie et d’humour, gravite inlassablement autour de l’indicible, l’astre noir du génocide.

mardi 2 mars 2010

vendredi 5 et samedi 6 mars ....

Le vendredi 5 mars à 19 heures :

L'ensemble Trutruka vous propose un concert de musiques du monde

Nadège Debizet-Engel : violon, alto
Edwige Borel : accordéon, piano
Marie-Blandine Truttmann : flûtes, percussions
Waheb Bekkar : contrebasse, guitares, percussions

Le samedi 6 mars à 19 heures :

vernissage de l'exposition de photos "Berlin, (dé)constructions" de Frédéric Mougenot