Bienvenue sur le blog de Soif de lire

Bienvenue sur le blog de Soif de lire
11 rue Finkmatt, Strasbourg, 03 88 24 28 70, soifdelire@orange.fr. Heures d'ouverture : mardi, jeudi, vendredi 10h-14h et 16h-19h, mercredi et samedi 10h-19h

dimanche 30 mai 2010

Chronique douce amère en Yougoslavie


"Jésus et Tito" de Velibor Colic

Combat de figures tutélaires, le roman de Velibor Colic est l’histoire d’un enfant tiraillé entre le Dieu de sa mère et le Maréchal paternaliste de son père. Dans ce contexte, composer est une seconde nature et, accessoirement, la qualité essentielle pour trouver sa place dans un pays de compromis religieux. Il y a matière à rire et à rêver sur une terre où les coutumes se poussent du coude sans vraiment se gêner. L’auteur pratique la dérision avec un art consommé du second plan. Pas de nostalgie complaisante, la tendresse y est faussement aveugle, porteuse des drames en germe. Les batailles enfantines annoncent, l’air de rien, les guerres fratricides, les ressentiments, les futures aigreurs. Une très belle chronique qui rend son passé à un pays aujourd'hui disparu, la Yougoslavie des années 1970.

vendredi 21 mai 2010

Rencontre-dédicace avec Guy Delisle le vendredi 4 juin à 19 heures


19 heures :
L'auteur de BD Guy Delisle dédicacera ses albums :
"Shenzhen", "Pyongyang" et "Chroniques birmanes"

19h45 :
Discussion avec Guy Delisle et William Irigoyen (journaliste-chroniqueur)
autour de leurs séjours respectifs à Pyongyang ...



mardi 18 mai 2010

Eros aux fourneaux


"Le cuisinier" de Martin Suter

Réfugié tamoul, Maravan est employé comme homme à tout faire dans la cuisine d'un grand restaurant. Chez lui, grâce à l'initiation de Nanday, son aïeule sri-lankaise, il développe une cuisine "new age", mêlant techniques moléculaires et préparations ayurvédiques, aux étranges vertus aphrodisiaques. Andrea, une serveuse du restaurant, en fait l'expérience. Les deux amants d'un soir vont monter une société de restauration à domicile Love Food qui pimentera les soirées des couples. La petite entreprise prospère jusqu'au jour où le cuisinier découvre qu'un de leurs clients a servi d'intermédiaire pour une vente d'armes au gouvernement sri-lankais qui massacre les siens…
Un roman gastronomique, sensuel, truculent et caustique ...

jeudi 13 mai 2010

A dévorer sans retenue !!!!!


"Les insulaires et autres romans (noirs)" de Pascal Garnier.

Pascal Garnier est décédé le 5 mars dernier, mais il ne faut pas croire pour autant que les éditions Zulma profitent de cette circonstance pour rééditer trois de ses livres publiés il y a dix ans, car cette trilogie était programmée avant la disparition de celui qui restera un grand écrivain, méconnu, et dont les romans exploraient l’univers des petites gens.
Voici trois chefs-d’œuvre d’humour noir aux rebondissements rocambolesques. On y retrouve tout l’univers de Pascal Garnier, à la fois tendre et cruel, habité de personnages dont le quotidien dérape en aventures qu’on trouve, d’ordinaire, à la page des faits divers.
Dans la Place du mort, un homme tranquille se découvre veuf… et trompé. Les Insulaires conte les retrouvailles hasardeuses de deux amants, coupables d’une folie homicide. Et dans Trop près du bord, on s’attache à Éliette, veuve sexagénaire isolée dans sa villa ardéchoise, qui s’acoquine bien malgré elle avec un petit truand frais sorti de prison.
Mais on n’a rien dit de l’art de Pascal Garnier si on oublie l’écriture, étonnamment visuelle, cousue de mots d’esprit et de croquis à main levée : le monde qui nous entoure est le plus mal connu, Garnier nous en restitue le fond humain d’une plume admirable.

lundi 10 mai 2010

Rencontre avec Thierry Aué le jeudi 20 mai à 18h30


Soif de Lire vous invite à rencontrer Thierry Aué,
auteur de «L’homme de trop»
paru en mai aux éditions de «La dernière goutte»
le jeudi 20 mai à 18h30

La conversation avec Thierry Aué sera animée par Sylvia Dubost, journaliste culture pour les magazines Novo, Zut! et Plan-Neuf, ainsi que pour Radio en construction.



Les textes courts de Thierry Aué – des comètes, pour certains, des histoires baroques, étonnantes de rythme, d’humour et de folie douce, pour d’autres – dynamitent l’esprit de sérieux qui fige les hommes dans des rôles et les emmure vivants.
L’auteur cisèle des fragments de destin, projette des individus laconiques dans le grand bazar du monde, la fugacité du temps, la cruauté de la vie, les vertiges de la lucidité. Art du trompe-l’œil, chausse-trappes, jeux de fausses pistes se déploient dans ces contes ambigus qui contiennent un poison mais aussi son remède.

Né à Châteauroux en 1964, Thierry Aué a étudié la composition musicale au Conservatoire national de Marseille et signé plusieurs partitions pour des ensembles internationaux. Pianiste et perfomer, il a travaillé avec Christophe Tarkos et Charles Pennequin. Il se tourne progressivement vers la photographie, domaine dans lequel il a publié plusieurs recueils et participé à des expositions en France, Allemagne, Suisse et Pologne. Il est également l’auteur de deux livres de poésie.





lundi 3 mai 2010

Un nouveau roman qui frappe fort de Nancy Huston


"Infrarouge" de Nancy Huston

Une semaine de vacances à Florence dans la vie de Rena Greenblatt, 45 ans, 2 enfants, 4 maris et d'innombrables amants
Telle est la promesse d'"Infrarouge", dernier roman de Nancy Huston !

Mais ce voyage en Italie vire rapidement au cauchemar touristique. Car dans la capitale toscane, cette photographe n'a pas emmené ses hommes, mais son père Simon et sa belle-mère Ingrid ... Et le séjour florentin vire au calvaire : Simon se fatigue vite et n’a plus la vivacité du brillant neuropsychologue qu’il fut jadis. Ne parlons pas de son ignare épouse, peinant à comprendre que Roma désigne tout simplement Rome ..
Et l’on renoue ici – tous les lecteurs et lectrices de Nancy Huston me comprendront – avec les thématiques chères à l’une de nos meilleures romancières : un féminisme intransigeant qui n'exclut pas le goût des hommes, la famille -berceau de tous les enfers- , le temps qui s’enfuit... Et ce fil rouge qui traverse toute l’œuvre : l’absence de la mère.

De la très jolie littérature indienne ...



"Mes seuls dieux" d'Anjana Appachana

Pathétiques et drôles, pleines de détails au quotidien, parfois féroces dans la description d’un monde et d’une culture idéalisés par les Occidentaux, les nouvelles d’Anjana Appachana nous font découvrir l’Inde contemporaine du point de vue de la femme, à travers les âges de sa vie, depuis l’enfance vulnérable jusqu’aux déceptions et douleurs d’une vie domestique aliénée aux règles et aux traditions hindouistes.

Anjana Appachana nous décrit la société indienne extraordinairement complexe d'aujourd’hui, qui met aux prises plusieurs mondes : l’ancestral système des castes avec ses superstitions, l’intrusion de la modernité occidentale qui commence à menacer les croyances et les pouvoirs locaux, et en mémoire toujours présente, la vieille éducation britannique à la mode brahmane. L'auteure nous invite avec brio et empathie à suivre les chemins difficiles de la libération de la femme indienne. D’une histoire à l’autre, on est pareillement envouté par l’héroïne, fillette ou jeune fille, qui se débat au milieu des drames et des préjugés de la famille et du voisinage ...