Bienvenue sur le blog de Soif de lire

Bienvenue sur le blog de Soif de lire
11 rue Finkmatt, Strasbourg, 03 88 24 28 70, soifdelire@orange.fr. Heures d'ouverture : mardi, jeudi, vendredi 10h-14h et 16h-19h, mercredi et samedi 10h-19h

mardi 26 mars 2013

 
"Les eaux tumultueuses" de Aharon Appelfeld

A la fin des années 30, la pension Zaltzer est devenue le rendez-vous estival d'un groupe de de célibataires Viennois. Pour la plupart Juifs, ils forment une petite communauté de jouisseurs qui passe son temps à jouer au poker, boire du cognac et se perdre en intrigues amoureuses.
Cet été-là Rita est la première à arriver, accompagnée de son fils Yohann. Bientôt rejointe par Zoussi Rauver et son prétendant Van, puis par un alcoolique sympathique dont elle est vaguement éprise, Beno Starck, elle a hâte que tous les habitués envahissent la pension.
Un orage éclate, le fleuve se gonfle et déverse sa boue dans la cour de l’auberge, Beno se noie. L’inquiétude monte, se glisse dans les âmes. Les conversations s’enflamment. Tous forment une ronde saisissante autour de la figure de Rita qui décide de fuir en Palestine.
Dans ce roman s’affrontent deux visions de la vie, inconciliables, les uns prônant le culte de la liberté, les autres la fidélité aux anciens. Deux mondes, dont l’un est en train de sombrer…
Avec sa ville d’eaux étrange et ses signes prémonitoires, ce roman d’Aharon Appelfeld est de ceux qui annoncent la fin d’un monde, celui d’une Mitteleuropa encore ignorante du sort qui l’attend.


L'écriture d'Appelfeld est à la fois claire et à double-fond : elle est symbolique tout en faisant référence à des actions du quotidien apparemment les plus anodines, évoquant les événements de l'histoire mais de manière souvent vague et comme détournée ; en même temps elle s'ouvre aux mythes du peuple juif. Appelfeld crée un monde proche et étrange soucieux de détails troublants mais presque cliniques. Dans son écriture subtile et précise surgit parfois la violence la plus cauchemardesque. 
.

Le souffle de la guerre de Corée balaye les destins sur son passage.




"Les vulnérables" de Chang-rae Lee (éditions de l'Olivier) : le souffle de la guerre de Corée balaye des destins sur son passage. Un roman puissant et magnifique !

June Han a onze ans lorsque la guerre de Corée (1950-1953) décime sa famille. Elle est sauvée par un G.I., Hector Brennan, puis placée dans un orphelinat de Corée. Grâce à Sylvie Tanner, la directrice de cette institution, et à un certain détachement qui lui fait ignorer la peur, elle parvient à surmonter ces épreuves. Tous trois – June, Hector, Sylvie – sont marqués par des traumas originels qui bouleverseront leur destin.
Trente ans plus tard, Hector a choisi une vie sans contours, guidée par l’alcool et l’autodestruction. June Han est devenue Mrs Singer. Elle a fait carrière à New York et a eu un fils. À 47 ans, alors qu’elle se sait atteinte d’un cancer, elle décide d’affronter tout ce qu’elle a dû enfouir pour survivre. The Surrendered s’intéresse aux ravages intimes de la guerre. Au temps des héros et des conflits politiques, succède celui des survivants, cette vie d’après que chacun – exilé ou soldat – tente de reconstruire.
Couvrant trois décennies d’Histoire sur plusieurs continents, un projet romanesque ambitieux et puissant.

.

vendredi 15 mars 2013

Rencontre/dédicace avec Nicolas Wild le 5 avril à 19h



On attendait avec impatience le tome 3 de "Kabul disco"  et voilà que Nicolas Wild nous revient  d'Iran avec un album qui, nous dit-il, parle de "plein de choses : de Zoroastrisme par exemple. D'opium, de chant baroque, de réfugiés clandestins, de fantômes mais aussi de magiciens nord-américains errants dans le désert et de complots politico-religieux".

Et comme il sait le faire, Nicolas Wild allie le sérieux du contenu et la légèreté du ton. Même sur des sujets difficiles et dramatiques, il sait preuve d'humour et de tendresse.













.

lundi 4 mars 2013

De quoi frémir .....

"Mon ami Dahmer" de Derf Backderf (éditions ça et là, février 2013)

Mon ami Dahmer est un témoignage saisissant, celui d'un auteur de bande dessinée, Derf Backderf, qui a passé son enfance avec un futur serial killer, Jeffrey Dahmer. Enfant un peu bizarre, comme il y en toujours au collège ou au lycée, Dahmer deviendra par la suite le « Cannibale de Milwaukee », l'un des pires tueurs en série américains. Après avoir tué 17 personnes, il sera capturé en 1991, condamné à vie et assassiné dans sa cellule en 1994...
Lorsque Derf Backderf - qui, après des études de journalisme était devenu dessinateur de comic strip – apprend l'arrestation de son ancien camarade de classe, il décide de raconter en bande dessinée les années collège de Dahmer. Avec Mon ami Dahmer, il nous embarque à la découverte de cet ado paumé et fascinant aux pulsions morbides. Derf Backderf a minutieusement reconstruit la jeunesse de Dahmer, à travers ses souvenirs, mais aussi ceux de son entourage, et en compulsant les milliers de pages consacrées à cette affaire dans les médias et dans les dossiers du FBI.


« Journaliste de formation, Backderf a épluché les dossiers du FBI et est revenu sur place pour interroger d’anciens profs et camarades de classe. Empathique, mais jamais complaisant, dérangeant, mais nécessaire, son récit plonge dans les limbes de la folie humaine. » Le Monde

.

Au menu : diableries et autres sortilèges ...

 
"Messe noire" de Olivier Barde-Cabuçon (actes sud, mars 2013).

La deuxième enquête de Volnay, commissaire aux morts étranges et son non moins étrange compagnon, le moine hérétique ....
Une nuit de décembre 1759, le corps sans vie d’une jeune fille est retrouvé sur la tombe glaciale d’un cimetière parisien. Pas de suspect, et pour seuls indices : une hostie noire, un crucifix et des empreintes de pas. La tension est à son comble dans la capitale. Sartine, le lieutenant général de police, craint une résurgence des messes noires sous le règne du très contesté Louis XV.
Toujours aussi mal vu du pouvoir en place, sous la férule d’un Sartine plus méfiant que jamais, le duo d’enquêteurs ne pourra compter que sur lui-même pour démasquer les ordonnateurs du rituel satanique.
Dans ce deuxième volet des aventures du chevalier de Volnay, Olivier Barde-Cabuçon reconstitue un Paris pittoresque et inquiétant, où les seaux d’aisance se déversent des fenêtres à toute heure du jour, où les coquins s’emparent des rues à la nuit tombée, et où l’on dit la messe à l’envers sur les tombes. À quelques lieues de là, Versailles étale les lignes claires de ses jardins, comme pour mieux dissimuler les troubles pulsions de ses prestigieux locataires. Entre ces deux pôles opposés, Olivier Barde- Cabuçon noue une intrigue diabolique au royaume du détraquement et de l’inversion des règles établies.

.