Bienvenue sur le blog de Soif de lire

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jeudi 30 avril 2015

Un uppercut, voilà ce que nous expédie Karim Miské ! Un récit choc à lire absolument !!!!


"N'appartenir" de Karim Miské (éditions Viviane Hamy)
Né d’un père mauritanien, diplomate et musulman, d’une mère française, assistante sociale, professeure, athée et féministe, Karim Miské est une bizarrerie aux yeux des autres. Sans cesse ballotté entre une identité et une autre, il essaiera d’ « appartenir » à toutes pour finalement n’en accepter aucune. Mais son miroir et les autres lui renverront toujours l’image du bâtard, du paria. 
Documentaires, scénarii, livres, tous ses travaux tourneront indéfiniment autour de thème de l’ « appartenance ». Perdu entre différents mondes, Arabe, Blanc, Chrétien, Athée, Musulman, Noir, communiste ; entre plusieurs pays, la France, la Mauritanie, et même l’Albanie d’Hoxha pour laquelle s’est passionnée sa mère, Karim Miské s’est trouvé un refuge, un navire qui l’aide à traverser la vie : la littérature. Les mots des autres pour échapper à ceux de ses proches. 
N’appartenir, comme son titre le laisse présager, refuse toute relégation dans une quelconque catégorie. Il est à la fois essai, récit, témoignage, autobiographie, radioscopie de la complexité du monde, ou encore l’expression d’une colère salvatrice et pleine d’humour ! 
Récit d’un parcours atypique, d’une blessure encore vive, de souvenirs d’enfance, N’appartenir raconte une histoire universelle, nourrie des lectures d’Arendt, Sartre, Balzac, Orwell, Manchette, des musiques de Johnny Rotten, Patti Smith, Janis Joplin, Jimi Hendrix. De celles et ceux qui ont dit la réalité écorchée, dissimulée et emmurée dans l’hypocrisie et le mensonge de toutes les sociétés. 
Enlevée, cocasse, généreuse, provocatrice, à la fois réflexion politique, sociologique, philosophique, cette explosion est un miroir tendu au lecteur qui pourra s’y reconnaître, à celui qui refuse d’appartenir.
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lundi 20 avril 2015

RAPPEL : Nicolas Wild le mardi 21 avril, Romain Puertolas le jeudi 23 avril.

Mardi 21 avril à 19h

En attendant de rencontrer Mana Neyestani à soif de lire le 19 juin ...


"Petit manuel du parfait réfugié politique" de Mana Neyestani (coédition çà et là / ARTE Éditions)
Après "Une métamorphose iranienne" (!!!) dans lequel l’auteur racontait avec retenue mais aussi une pointe de cynisme et d’humour son emprisonnement dans les geôles iraniennes et son exil d’Iran, c’est à Paris que se déroule le nouvel ouvrage de Mana Neyestani. Suite à son arrivée en France début 2011, Mana et sa femme entament rapidement des démarches pour devenir réfugiés politiques. Après avoir testé de première main l’infernal système répressif iranien, Mana se trouve alors confronté à un univers certes beaucoup moins violent mais tout aussi kafkaïen pour les demandeurs d’asile, celui de l’administration française. Après un an et demis de tracasseries éreintantes, il parvient finalement à obtenir le statut tant convoité, ce qui en dit long sur les difficultés que peuvent rencontrer les demandeurs d’asile qui, pour la plupart, n’ont pas un dossier aussi documenté que le sien. Il décide alors d’en tirer un livre, entre bande dessinée autobiographique, autofiction et dessin de presse.
Mana Neyestani raconte le quotidien d’un apprenti réfugié politique dans la ville-lumière, les tracasseries administratives poétiquement mises en scène, les fameux parisiens dont la réputation n’est plus à faire... Un Petit manuel du parfait réfugié politique à l’humour sec et tranchant.
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Le livre posthume de Charb



"Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes" de Charb (éditions Les Echappés)

Un livre posthume auquel Charb venait de mettre le point final juste avant l'attentat des locaux de Charlie Hebdo dont il a été une des victimes.
Accusé depuis des années de multiplier les provocations contre les musulmans, ce livre entendait en finir une fois pour toutes avec les soupçons de dérive qui pesaient sur une rédaction aujourd'hui décimée.








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Le dernier grand roman d'Edgar Hilsenrath "le conte de la dernière pensée" enfin réédité !!!!!


Le conte de la dernière pensée" d'Edgar Hilsenrath (

éditions du Tripode)
Le vieux Thovma Khatisian n’est plus particulièrement séduisant. « Tu es affreux, Thovma Khatisian. Aucune femme ne s’éprendrait de toi, à part ta mère. Tes yeux sont chassieux et rivés au sol. De ta bouche entrouverte s’écoule de la salive puante. » Le pauvre bougre est même sur le point d’expirer. Et il se souvient dans une dernière pensée de sa vie tumultueuse. Né en 1915, durant le génocide arménien, il porte dans sa chair la mémoire d’un peuple décimé...
Le Conte de la dernière pensée témoigne une nouvelle fois du génie d’Edgar Hilsenrath. L’auteur, survivant de la Shoah, y rend un hommage extraordinaire aux victimes du génocide arménien de 1915. Le livre mêle avec virtuosité le tragique et la farce ; il rejoint ainsi par sa puissance les autres romans, désormais cultes, de l’auteur : Nuit, Le Nazi et le Barbier et Fuck America. Le Conte de la dernière pensée a reçu en 1989 le prix Alfred Döblin.
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jeudi 2 avril 2015

Rage, brutalité et sensualité ....


"Amour, Colère et Folie" de Marie Vieux-Chauvet (éditions Zulma)

Un roman d'une force et d'une émancipation hors du commun, un couteau plongé dans les passions sexuelles, sociales, raciales et politiques d'une ville de province d'Haiti ...
« Parler de la romancière Marie Chauvet c’est parler d’un seul livre, mais quel livre ! Son roman "Amour, Colère et Folie" est devenu avec le temps le grand roman des années noires de la dictature de Duvalier, communément appelé Papa Doc. L’histoire du livre est en elle-même une simple tragédie. Marie Chauvet vient de la bonne bourgeoisie de Port-au-Prince. Elle fait partie d’un groupe littéraire dans le vent, elle écrit, enfin elle mène une vie à la fois intellectuelle et mondaine sous une dictature déjà sanglante. Gallimard réunit en 1968 (l’année de toutes les subversions) trois de ses récits sous un titre général : Amour, Colère et Folie. Jusque-là tout va bien. Comme elle n’avait produit que quelques légers récits, personne dans son entourage ne semblait avoir pris la mesure du manuscrit qui s’est révélé être une déconstruction en règle de la dictature. Un texte crépitant d’intelligence, précis et violent. Le regard froid et objectif de Chauvet semblait n’épargner personne. On avait déjà vu cela dans le temps mais jamais de la part d’une femme. Enfin le grand roman qui expose les ficelles pourries de la dictature. La rumeur circule à Port-au-Prince que François Duvalier, après avoir lu le roman, est entré dans une folle fureur, ce qui mettrait l’auteur et sa famille en grand danger. Le mari de Chauvet rachète immédiatement de Gallimard tout le stock qu’il fait disparaître dans un ultime effort pour calmer le Moloch. […]
Voilà que quarante-six ans après qu’on l’a réduite au silence (l’horreur absolue pour un écrivain), la voix claire et pure de cette romancière lucide et indomptable refait surface. Une dernière chance pour entendre son chant. » Dany Laferrière

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